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7 CLÉS POUR RÉUSSIR L'ENTREPRENEURIAT EN COUPLE

  • Vincent DEBÈVE
  • 7 mars 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 mars 2023

1 couple sur 7 se crée sur le lieu de travail.


Si certains travaillent ensemble avant de se mettre en couple, d’autres ont fait le choix inverse : ils choisissent de travailler ensemble justement parce qu’ils s’aiment.

D’apparence simple, cette situation peut pourtant se révéler plus complexe que de créer une entreprise avec un ami ou une connaissance. Gardez en tête que dans ce cadre-là, vous êtes avant tout associé.e.s.

Voici quelques clés entrepreneuriales pour une histoire réussie.


1. Quelle responsabilité pour quel associé.e ?


Définir les missions de chacun.e, c’est essentiel. Gardons en tête que ce qui est induit et intuitif pour l’un.e n’est pas forcément clair ou bien compris par l’autre. Il est également important d’officialiser le rôle et le statut de chacun.e dans l’entreprise. Il est très fréquent de voir des femmes participer activement à l’entreprise de leur mari sans pour autant y avoir un statut défini. Si le couple venait à divorcer ou à se séparer, légalement l’épouse n’a droit à rien.


2. Définissez lequel de vous sera l’associé.e majoritaire


Souvent, il paraîtra logique de s’associer à 50/50 : vous avez eu l’idée ensemble, vous apportez tous les deux la même somme, vous considérez avoir des qualités équivalentes, vous avez peur de vexer l’autre si vous revendiquez une participation supérieure à la sienne et vous pensez que vous ne faites qu’un et que donc une association à 50/50 ne changera rien : votre associé.e c’est aussi la personne avec qui vous partagez votre vie.

Pourtant, nul couple n’est à l’abri d’un désaccord qui pourrait porter préjudice à l’entreprise ou pire, d’une séparation. Que se passera-t-il si une décision importante doit être prise pour l’entreprise mais que vous n’êtes pas d’accord sur le chemin à suivre ? Vous risquez de bloquer la société.

Et si vraiment l’inégalité des participations ne vous convient pas, vous pouvez toujours associer une troisième personne (a priori neutre!) à votre entreprise pour un pourcentage dérisoire afin qu’elle puisse faire pencher la balance en cas de désaccord.


3. Prévoir le coup si vous ne pouvez pas vous verser de salaire dès le début


Couple rime souvent avec vie commune. Si vous décidez de monter votre entreprise avec la personne qui partage votre vie, pensez-y : si au début de votre activité l’entreprise ne peut pas verser de salaire, vous pourriez vous retrouver dans une situation délicate. Aucun.e de vous ne pourra compter sur un revenu stable pour assumer les charges quotidiennes (loyer, remboursement de l’emprunt, factures d’énergie, courses, etc.). L’élaboration d’un business plan peut vous aider à y voir plus clair avant de vous lancer : vous aurez notamment conscience du réel coût d’une rémunération, qui comprend également une part non négligeable de charges sociales. Vous pourrez aussi avoir une idée du temps qu’il faudra pour vous rémunérer. Prévoyez toujours une marge au cas où l’activité prendrait plus de temps que prévu pour se développer. Il est important que vous évaluiez chacun.e les liquidités dont vous disposez d’ores et déjà qui peuvent vous permettre de voir venir et d’assumer les charges incompressibles de votre quotidien pour quelques temps.


4. Quel statut pour l’entreprise ?


De nombreux statuts existent au moment de la création d’une entreprise, et vous devrez inévitablement faire un choix parmi eux. Si tout cela peut vous paraître flou et très théorique, le statut juridique pour lequel vous opterez a une importance capitale lors de la constitution de votre entreprise : il définit les pouvoirs de chacun.e et la préservation du patrimoine personnel de chacun des membres. EIRL, SARL ou SAS ? Entourez-vous de professionnels pour faire le bon choix dès le début et éviter les mauvaises surprises par la suite…


5. A qui appartient la valeur de l’entreprise ?


Si vous êtes mariés, votre contrat de mariage définit la propriété des biens de chacun.e de vous, ainsi que la répartition en valeur de ces derniers. Selon que l’entreprise est créée avant ou après le mariage peut avoir des conséquences importantes : il est important de bien les avoir anticipées. Si l’entreprise prend de la valeur, il faudra bien penser à ce que chacun s’y retrouve.

80% des couples mariés le sont sous le régime légal de la communauté réduite aux acquêts : en l’absence de déclaration contraire, si l’entreprise a été créée par parts inégales après le mariage, sa valeur est pourtant commune.


6. Et si l’un.e de vous décède ?


Si l’un.e de vous décède, votre société continue d'exister. Les héritiers perçoivent généralement les participations que le défunt détenait dans cette société : ils deviennent à leur tour associé.e.s.

Si vous n’êtes pas marié.e.s et que vous n’avez rien prévu, alors votre associé.e-partenaire de vie ne recevra rien. Si rien n’est indiqué dans les statuts de la société, iel se retrouvera associé.e avec vos héritiers, situation qui peut s’avérer délicate.

Le développement des familles recomposées contribue également à générer des situations complexes en la matière. La présence éventuelle de mineurs parmi les héritiers ne simplifie pas la situation.

Que faire ? Vous pouvez envisager de rédiger un testament et prévoir que votre associé.e hérite de votre participation dans l’entreprise (attention toutefois à ne pas empiéter sur la part d’héritage réservée aux enfants…). Si vous n’êtes ni marié.e.s, ni pacsé.e.s, ayez en tête que votre partenaire devra payer des impôts à hauteur de 60% de la valeur de ce que vous lui transmettez.

Vous pouvez aussi envisager que votre partenaire rachète vos parts. Il sera évidemment nécessaire qu’il ait les fonds suffisants pour pouvoir indemniser les héritiers. Si vous estimez que ça n’est pas le cas, vous pouvez toujours mettre en place un contrat de prévoyance : la garantie croisée entre associé.e.s, qui lui permettra de toucher les fonds nécessaires dans l’hypothèse où vous passeriez l’arme à gauche.


7. Envisager la fin de l’histoire… entrepreneuriale


Mésentente professionnelle ou fin de l’histoire d’amour, plusieurs raisons pourraient vous amener à prendre des chemins différents. N’attendez pas la fin des haricots pour évoquer les modalités de votre séparation. La mise en place d’un pacte d’associé.e.s permet dès la création de prévoir les modalités de sortie de l’un.e des associé.e.s, et notamment les conditions de rachat des parts de celle/celui qui quittera l’entreprise. Ne faites pas couler l’entreprise avec votre couple… et qui sait, peut-être que le fait d’avoir tout anticipé d’un commun accord vous permettra de vous dire au revoir main dans la main !


Si prévoir la suite et les mésententes n’est pas toujours une partie de plaisir, c’est pourtant essentiel. Démarrer sur de bonnes bases, c’est peut-être simplement ça, la clé du succès d’une association.

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